La forêt royale de Brix
La forêt ducale de Brix devint forêt royale en 1204. Au Moyen Age, celle-ci regroupait tous les hauts bois entre la sortie de Valognes et l’entrée de Cherbourg, soit environ 15 000 hectares. En 1180, les impôts payés par le domaine de Brix étaient 30% supérieurs à ceux payés par celui de Cherbourg. Cette forêt dense et très dangereuse à traverser a longtemps isolé Cherbourg du reste de la France.
Suite aux premiers succès de Jeanne d’Arc, un chanteur ambulant, Phelippot le Cat, et les révoltés de la forêt de Brix tentèrent de reprendre Cherbourg aux anglais. Le complot fut déjoué et Phelippot eut la tête tranchée le jour du sacre de Charles VII.
Cette forêt, en dehors des insurgés et des bandits de grand chemin, faisait vivre toute une population hétéroclite : d’abord des bûcherons et des scieurs de long qui débitaient les planches, ensuite des utilisateurs du bois : charbonniers, sabotiers, fûtiers, lattiers, cercliers, tonneliers, menuisiers et charpentiers. La forêt permettait également de nourrir cochons et vaches et alimentait les industries comme les verreries et les forges. L’exploitation de la forêt par les verreries fit reculer la forêt, mais c’est la vente de celle-ci par Louis XV qui signifia son arrêt de mort.